Les postures pénibles se caractérisent par une position forcée des articulations, imposant des angles articulaires extrêmes (ex : bras au-dessus de la ligne des épaules). Le maintien prolongé de positions articulaires forcées génère des contraintes physiques :
- Locales : bras en élévation, poussée avec le talon de la main, posture accroupie, agenouillée, sur la pointe des pieds, le dos penché en avant, la tête en rotation ou en élévation…,
- Globales : station statique prolongée.
Quels sont les métiers exposés ?
Tous les secteurs peuvent être exposés, mais plus particulièrement :
- BTP, notamment les travaux qui sont réalisés en position agenouillée (carreleur, couvreur, pavage) ou avec les bras en élévation (plaquiste, frigoriste, peintre),
- Entretien des espaces verts,
- Transport, livraison et stockage qui nécessitent des prises au sol ou en hauteur,
- Commerce et grande distribution : employé commercial, caissière…,
- Nettoyage et maintenance,
- Métiers de l’automobile : préparateur véhicule, peintre…,
- Industrie et agroalimentaire,
- Secteurs du soin, du médico-social et de la petite-enfance,
- Métiers de la coiffure et de l’esthétique.
QUELLES CONSÉQUENCES ?
Les postures inconfortables prolongées, liées à l’activité ou résultant de conditions de travail inadaptées, peuvent être à l’origine de douleurs, de fatigue et de troubles du système musculo-squelettique. Les douleurs et la fatigue peuvent accroître les risques d’erreurs et aboutir à un travail ou une production de moindre qualité et à des situations dangereuses.
- Pathologies touchant les os, les articulations et les tendons : entorses, luxations, fractures, lombalgies, hernie discale et sciatique, tendinites, lésions des ménisques du genou…,
- Lésions musculaires : déchirures, contractures…
OBLIGATIONS POUR L'EMPLOYEUR
- Supprimer ou réduire le risque,
- Évaluer le risque : nature, durée et conditions d’exposition des travailleurs aux postures pénibles,
- Mettre en place des mesures de prévention adaptées afin de réduire le risque,
- Informer et former le personnel sur ces risques,
- Transmettre les résultats de l’évaluation des risques au médecin du travail.
COMMENT AMÉLIORER LA SITUATION DE TRAVAIL ?
Actions organisationnelles :
- Rotation de poste et polyvalence,
- Travailler en binôme,
- Alterner postures statiques et dynamiques,
- Ménager des plages de récupération et des temps de pause suffisants,
- Organiser la maintenance des équipements de travail.
Actions techniques :
- Concevoir les postes et choisir en amont les équipements de travail (outils, machines…) permettant d’éviter les postures pénibles : bonne accessibilité des zones de travail (local technique, véhicule utilitaire…), manettes de commande, outils et autres éléments nécessaires à la tâche (pièces à changer, écrans de contrôle…) directement à portée du travailleur, possibilité de choisir parmi diverses positions et d’en changer fréquemment,
- Utiliser des rehausseurs, marches-pieds, escabeaux pour travailler en hauteur sans avoir à trop lever les bras,
- Acheter l’équipement, l’outillage à main ou électrique adapté permettant de respecter les angles articulaires de confort (visseuse, sécateur, souris et clavier d’ordinateur, casque sans fil pour le téléphone…),
- Mettre à disposition des équipements permettant les prises « à niveau » : table et chaise réglables en hauteur, transpalette à haute levée, stockage dynamique, système de stockage en tiroir, rangement sur classeur électro-rotatif…,
- Réduire les cofacteurs (efforts, gestes répétitifs, froid, bruit, tension, pression…) qui aggravent les risques de TMS,
- Porter des équipements de protection individuelle adaptés.
