Il s’agit de travaux réalisés dans un milieu où la pression est supérieure à la pression atmosphérique :

  • Sous l’eau, par exemple, la pression augmente d’1 bar (1000 hectopascals) tous les 10 m de profondeur,
  • Dans un local ou une enceinte dont on a artificiellement augmenté la pression.

Quels sont les métiers exposés ?

L’exposition au milieu hyperbare concerne les :

  • Travaux en milieu humide : scaphandriers, plongeurs, scientifiques, cameramen, pompiers…,
  • Interventions dans des locaux où la pression a été artificiellement augmentée : caisson hyperbare, tête de tunnelier, enceinte de confinement de réacteur nucléaire…
QUELLES CONSÉQUENCES ?
  • Lésions dues à une variation de pression (barotraumatismes), par modification importante des volumes des cavités contenant naturellement de l’air : oreilles, poumons, tube digestif, sinus, cavité sous une dent mal soignée… Les effets sont très variables : de la simple gêne à l’accident mortel,
  • Intoxications dues aux gaz inhalés (oxygène, azote) dont la toxicité varie avec la pression et la durée d’exposition,
  • Accidents de décompression : formation de bulles de gaz sous la peau, dans les articulations ou les vaisseaux sanguins, avec risque d’embolie. Avec la répétition des expositions et incidents, en général après plusieurs mois de travail régulier en hyperbarie, certains troubles peuvent devenir permanents : baisse irréversible de l’audition, vertiges, dégradation osseuse au niveau des articulations…
OBLIGATIONS POUR L'EMPLOYEUR
  • Éviter le travail en milieu hyperbare,
  • Évaluer le risque en tenant compte du niveau, du type et de la durée d’exposition des travailleurs, ainsi que des autres risques liés aux interventions (isolement, environnement hostile, stress…),
  • Désigner une personne chargée d’assurer la fonction de conseiller à la prévention hyperbare à l’issue d’une formation dispensée par un organisme habilité,
  • Former les salariés : certificat d’aptitude à l’hyperbarie délivré par un organisme habilité,
  • Remettre aux salariés un livret de suivi des interventions et une notice de poste,
  • Établir un manuel de sécurité hyperbare décrivant les mesures de prévention, de protection et de secours,
  • Transmettre au médecin du travail les résultats de l’évaluation des risques,
  • Assurer la surveillance médicale renforcée du personnel exposé,
  • Travaux interdits aux femmes enceintes, aux jeunes de moins de 18 ans et aux travailleurs de plus de 40 ans.
COMMENT AMÉLIORER LA SITUATION DE TRAVAIL ?

Actions organisationnelles :

  • Privilégier les interventions à distance (robotisation des installations) ou dans des zones de pression moins élevée,
  • Limiter la durée d’exposition, particulièrement en cas de houle, de courant, de température < 10°C ou > 30°C, ou d’utilisation d’outillage lourd,
  • Respecter les tables et procédures de compression / décompression en fonction de la pression et de la durée de l’intervention,
  • Éviter les efforts physiques, les sollicitations forcées et répétées des articulations : mécanisation des tâches, outils hydrauliques plutôt que pneumatiques,
  • Organiser les secours : surveillance, réanimation, incendie, recompression.

Actions techniques :

  • Déterminer le gaz respiratoire le plus approprié, par exemple les plongées à l’air enrichi en oxygène (Nitrox) permettent une décompression plus efficace et génèrent moins de fatigue (recommandation accrue avec l’âge),
  • S’assurer de la conformité des gaz respiratoires et de la maintenance de leurs équipements de production, de transfert, de stockage et de distribution,
  • Déterminer les moyens d’accès, de séjour et de sortie de la situation d’hyperbarie,
  • Prévoir des moyens d’encadrement et de surveillance des travailleurs lors des interventions.
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